samedi 21 mars 2009

polémique


l'article...


PISSE COPIES
PI, PI !


C'est un usage en France que de féliciter les journalistes pour leur courage, leur professionnalisme et l'objectivité grâce à laquelle ils tiennent à bout de bras la liberté de la presse.

Les articles se succèdent, soulignant la médiocrité des performances des uns ou des autres : femmes politiques, enseignants, chômeurs, etc. On a beau démontrer que dans tous les pays démocratiques la diffusion de l'information ne saurait être démagogique, rien n'y fait ! Aucun citoyen ne peut tenir tête à la première faction des « politically correct » de l'intelligentsia française. Si vous ajoutez à ça que les groupes de presse les plus influents sont assez mitoyens des syndicats patronaux quand il s'agit de préserver leurs intérêts économiques, cela fait bien plus de connivences qu'il n'en faut pour que les choses changent un jour dans la grande maison du soi-disant quatrième pouvoir.

Un grand journaliste, Pierre Lazareff écrivait dans les années 60 déjà « les deux mamelles du journalisme moderne sont l'information et le démenti ». En ce qui concerne l'information on attend toujours, quant au démenti.... les journalistes, qui font partie d'une corporation que je connais bien pour en avoir fait partie plus de dix ans, ont la fâcheuse habitude de collecter leurs informations en premier lieu auprès de l'administration, de prendre parti, et surtout de mêler leurs commentaires aux faits, voire de cautériser leurs petites névroses en trempant leur plume dans le vitriol pour régler leurs comptes personnels. Sous couvert de la sacro-sainte liberté de la presse, ils peuvent choisir l'information qu'ils diffusent, à peine déguisée sous un semblant de vérifications, qui sont largement indexées sur le temps passé à préparer l'article. L'intérêt des lecteurs, selon les supports sur lesquels on publie, à recevoir une information de qualité, équilibrée et sans parti pris est bien secondaire.


Qu'importe, il y aura toujours un présentateur ou un syndicaliste pour louer les mérites de ses confrères, dans la masse, collectivement, pour ne pas avoir à faire le tri. Pourtant c'est bien là que le bât blesse. La presse française, surtout la gratuite -qui dépend entièrement de ceux qui la financent- n'a pas de troupes à hauteur de la bataille à mener. Elle compte des pisse copies à foison, mais quand ils rédigent c'est pour s'écouter écrire haut et fort ce qu'ils pensent et dont tout le monde se fout....


Concluons par un problème d'arithmétique. Sur 10 journalistes, quand vous avez retranché ceux qui font ce métier pour pouvoir garer leur 4x4 n'importe où, ceux qui ont fini par ne plus pouvoir écrire sans une flasque de whisky cachée dans leur tiroir du bas, ceux qui n'ont jamais pu sans, ceux qui se sont arrêtés là parce qu'ils n'ont pas pu ou pas su épanouir sur le terrain de l'édition leur passion de l'écriture, ceux qui passent un tiers de leur temps à ne (re)lire que leurs articles et ceux qui confondent impartialité avec méchanceté, combien en reste-t-il pour faire de leur média un creuset d'enthousiasme et d'appétit de connaître ?

la réponse de coline...à la manière de....






les excuses qui ressemblent à un communiqué de presse





http://laurent-rochut.blog.fr/2009/03/15/a-caricature-caricature-et-demi-5762732/son vrai avis sur son blog...mais le message n'existe plus

mais sandrine l'a retrouvé sur:
http://www.directeurenlutte.com/article-29187703-6.html

« En réponse à ceux que mon édito de mars 2009 a choqué

Par quel mystère, ceux qui me répondent faire leur métier avec dévouement se sentent ils concernés quand je stigmatise, dans un éditorial, une disparité entre les enseignants dont les enfants sont les premières victimes ?

Pour l’exemple, je connais une école en Banlieue parisienne où 9 enseignants sur 10 refusent de mettre en place le soutien scolaire, faisant de la « résistance passive en salle des maîtres ». Le comble, c’est que celui qui s’occupe de ses élèves à la pause méridienne doit presque s’excuser ! des exemples comme ceux-là, j’en ai plein ! Malheureusement !

Mais, à lire les commentaires qui m'ont été adressés, s’il est une certitude dans laquelle je me sens raffermi à l’issue de ce édito, c’est que l’esprit de corps est plus que jamais une constante chez les instits. Il est dommage que ce soit plus pour se « couvrir » que pour faire avancer le bateau. Après 10 ans passés en ZEP, 10 ans sans aigreur et plein de beaux souvenirs, contrairement à ce que vous pouvez penser, 10 années que j’ai passées volontairement sur un terrain que beaucoup désertent pour se mettre à l’abri dans un centre ville bien bourgeois et paisible, je me permets d’avoir, moi aussi, un avis sur la question de l’Education nationale, ne vous en déplaise et quoi que ma vie m’ait conduit à faire depuis.

Beaucoup invoquent régulièrement le droit de manifester, je réclame pour ma part celui de me manifester. Affaire de style. Se noyer dans la masse ou se permettre de porter la contradiction, mais avec l’envie que les choses changent vraiment à l’Education nationale.

Mon propos est de dire que si bien des professeurs des écoles font un travail extraordinaire dans leur classe, j’en connais encore et ceux-là d’ailleurs ont trouvé aussi du vrai dans mon article, bon nombre, aussi, n’ont rien à faire dans une classe. L’égalitarisme absolu de notre institution permet à des gens de nuire aux gosses et d’attendre la retraite sans être inquiétés.
Peut-être n’en avez-vous jamais croisés dans votre carrière... Je suis même malheureusement certain que ceux qui réagissent le plus sont ceux qui devraient partager mon agacement.
On m’objecte que de taper sur l’EN est devenu un sport national et qu’à ce titre, quand on l’aime, il faudrait se taire !! Mais si l’Education nationale acceptait la contestation en son sein, si elle acceptait les réformes sans faire systématiquement bloc, on ne serait pas obligé de l’interpeler publiquement.

On m’objecte également que je voudrais faire le jeu d’une privatisation de l’enseignement, mais c’est déjà le cas ! La discrimination sociale permet aujourd’hui aux plus aisés de mettre leur enfant « à l’abri » dans le privé et se sent légitimer par le fait que l’Education ne sait pas se réformer.

On m’objecte enfin que dans tous les métiers il y a des moutons noirs et qu’à ce titre l’EN n’échappe pas à la règle. Mais elle devrait s’en faire un devoir car dans son cas, il s’agit d’éveiller des enfants au monde et de les préparer à l’avenir. Mais, et c’est ce que je souhaitais stigmatiser par mon article, il me semble que moins que les autres, l’Education nationale sait se protéger d’une erreur de recrutement et, par la suite, des défaillances professionnelles. Le recrutement, la formation professionnelle en privilégiant les contenus sur l’aptitude humaine à encadrer une classe sont à l’origine d’un tel malentendu. Ensuite, avec une inspection de 1h30 tous les 3 ou 4 ans et aucun encadrement par un semblant de hiérarchie, on accepte de faire courir un risque aux enfants qu’aucune autre branche professionnelle ne tolérerait. Autrement dit, on joue la liberté et l’indépendance des enseignants contre le principe de précaution auquel devraient avoir droit les enfants.

En résumé, je n’accuse pas les enseignants d’être nuls mais j’accuse l’institution de ne pas protéger assez les enfants et de ne pas permettre aux bons enseignants d’insuffler leur dynamique à l’institution.

Quoi qu’il en soit, j’ai aimé ce métier et l’aime encore bien assez pour me sentir le droit d’avoir un avis… mais j’oubliais, à l’école de la tolérance, dans certains syndicats, on ne veut pas voir une tête qui dépasse.

La mienne, de tête, certains l'aimeraient au bout d'une pique. Ils ont une conception assez Robespierriste du débat d'idées. Pour ma part, je tiens mon sens de la démocratie de Voltaire, celui qui disait "Je ne suis pas d'accord avec vos idées mais je serais prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer." »







17 commentaires:

Barbara a dit…

bravo Coline pour ta réponse "juste comme il fallait "cordiale mais mettant les . sur les I!
il a quand même eu le mérite de répondre et de s'excuser
c'est pas toujours courant de nos jours
alors n'en jetons plus...

Aloueth a dit…

En effet, bravo pour ta réponse !

Madame Nicole a dit…

En effet, Barbara, arrêtons d'ennuyer ce pauvre homme qui a beaucoup souffert. Sur son blog il raconte qu'il a écrit le livre du siècle mais que personne n'a voulu le publier. Eh oui ! N'est pas Zola qui veut, ça ne suffit pas d'accuser à tort et à travers.
Mais j'ai quand même appris un truc avec lui : parfois mieux vaut ne pas s'excuser, c'est pire !
On gagne quelque chose si on a été la première à recevoir les excuses formatées de notre ex-collègue faux-cul à la langue fourchue ?
Mais je deviens méchante là, sors de mon corps Laurent !

Sandrine a dit…

LOL
En tous cas bravo pour ton texte "à la manière de" !!

(c'est juste dommage qu'il soit tout pitit, on a du mal à lire...)

*Kati* a dit…

Ici le Red Gang...!

Cher monsieur, au temps où vous étiez instit' vous avez dû apprendre à vos élèves la règle du "participe passé qui s'accorde en genre et en nombre avec... etc..." Mais vous semblez avoir la mémoire courte...
Je corrige donc avec mon stylo rouge: "sans les avoir sollicitéS"

J'aimerais bien envoyer ça... lol... sans compter les répétitions de "suivre" et "numéro"! De plus, il me semble qu'on ne dit pas "je m'excuse"!
Pauvre homme, comme élève de CM il serait moyen... "En progrès mais peut mieux faire en production d'écrits"

Madame Nicole a dit…

@Sandrine : faut voir ça avec le ouèbmaster..

*Kati* a dit…

PS: Coline, elle, mérite un A+ pour ce texte génial "à la manière de" (sans les fautes!)
Merci d'avoir été notre porte-parole! On n'aurait pas fait mieux...

Sandrine a dit…

@ Jack : Ouèbmasteur ? Tu es demandé :P
Tu peux remettre le texte de Coline en gros steupléééé ?

Et heu sinon je t'ai envoyé l'article du blog du méchant pas beau, repiqué sur un autre blog... J'ai gagné quoi ? ;)

josephine a dit…

J'ai reçu, moi aussi, les excuses de ce monsieur, en retour de mon bref, mais non moins virulent, message sur son blog.
J'admire la prose de Coline. Mon courrier était plus concis et plus......disons direct.

*Kati* a dit…

OUH... un doute m'assaille au sujet de mon comm' d'orthographe... Me serais-je trompée?

Barbara a dit…

effectivement la réponse sur son blog est beaucoup moins....................cordiale

il a deux discours ....
il ne mérite plus aucun commentaire
il voudra toujours avoir le dernier mot...

Anonyme a dit…

M'est avis qu'elle est surtout beaucoup plus proche de ses idées...

Benoît a dit…

à lire vite fait son blog, en diagonale, il est surtout mégalo et pas intéressant pour un sou. En plus, niveau qualité de rédaction, il est plutôt mauvais je trouve...
>Benoît<

Anonyme a dit…

ATTENTION à ne pas trop politiser le blog et à ne pas oublier l'esprit DE !!

Anonyme a dit…

je ne pense pas qu'il s'agisse de politiser le blog de DE.
Mais comment éviter de parler de ce qui nous fâche, nous sommes une petite communauté, on se retrouve régulièrement autour d'un dessin ou d'une photo. Là c'est un article, qui aurait pu passer totalement incognito, mais manque de bol pour son auteur, Jack l'a publié. Et de là....
C'est aussi pour ça que j'aime DE, parce que c'est vivant, qu'on peut y laisser son billet d'humeur de temps et temps, et qu'on est pas toujours tous et toutes d'accord en même temps. Ouf !

akynou a dit…

Le texte à la manière de m'a bien fait rire. Il se trouve que j'ai écrit aux deux enseignes pour protester contre cet édito, j'ai publié tout ça sur mon blog. Il se trouve aussi que je ne suis pas enseignante, mais... journaliste. Et que ce môssieur fait autant de mal au corps des enseignants qu'à celui des journaliste.
Cela dit, le blog du Môssieur est très dérangeant. Sur plein de thèmes. Et notamment ses attaques contre les Droits de l'homme. Ça sent pas bon du tout. Alors ses excuses… Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose...

Anonyme a dit…

Voilà bien notre système corporatiste qui exige presque des excuses de ceux qui ose le remettre en question ! Ceux qui parlent de changer le système de l'intérieur n'ont pas du essayer , si ce n'est pour défiler pour une reconnaissance avec revendication salariale ; je connais le système de l'intérieur de la Santé et du Social et je n'ai jamais vu en 30 ans , quelque manifestation syndicale réclamant un changement dans le respect dû aux patients ou aux enfants pris en charge par les "sévices sociaux" !Et ceux qui se battent de l'intérieur me comprendront , ayant épuisé tant d'énergie et tant d'années pour faire bouger les choses !Non , de l'intérieur le carcan corporatiste est impossible à faire sauter ! Que de démissions à cause de cela !Bravo à Laurent pour son article rassurant pour moi !